Pablo Longoria a tranché : le logo de l’Olympique de Marseille, celui qui trône fièrement depuis 2004, va être remplacé. Une décision qui ne passe pas inaperçue chez les supporters et les passionnés du ballon rond. Le président du club justifie ce changement par la volonté d’« entrer dans une ère moderne de communication ». À croire qu’un blason ne vaut plus que ce que dicte le marketing.
Un emblème bientôt rangé au placard
Ce n’est pas une simple idée lancée en l’air. Le changement de logo fait partie d’un projet structurant selon Longoria, censé accompagner la « transformation du club vers l’avenir ». Traduction : ce qui faisait l’identité visuelle du club depuis deux décennies n’est plus jugé « adapté » à notre époque. Faut-il comprendre que l’histoire du club est devenue un poids ? On ne touche pas à la croix occitane comme on change d’image de profil sur les réseaux.
Respecter l’histoire… en la gommant ?
« Tu dois respecter l’histoire mais aussi avoir une identité propre. » Voilà la gymnastique rhétorique à laquelle se livre le président. Pourtant, à y regarder de plus près, cet argument ressemble davantage à une formule creuse. Depuis quand moderniser veut dire effacer ce qui lie un club à ses racines ? L’OM ne serait pas le premier à suivre cette voie. La Juventus, le Nantes de Kita ou encore Manchester City ont eux aussi revisité leurs armoiries… avec des résultats loin de faire l’unanimité.
Communication et compétition : un cocktail explosif
Ce choix n’arrive pas par hasard. Marseille vient de sécuriser une qualification directe en Ligue des champions, et Longoria en profite pour dérouler son projet : effectif plus dense, mercato ambitieux, nouveau cycle… et nouvelle image. Le timing est habile. Derrière les mots, c’est bien une logique de rebranding qui s’impose. Une stratégie calquée sur les standards des grandes multinationales, mais à quel prix pour l’âme du club ?
Quand l’identité devient une variable d’ajustement
L’OM veut être plus lisible, plus compétitif, plus moderne. Très bien. Mais au nom de quoi doit-on sacrifier une part de son patrimoine ? Ce logo, c’est aussi celui des années Drogba, Niang, Mandanda… des titres, des larmes, des espoirs. En le remisant au fond d’un tiroir, c’est un pan de mémoire collective qui s’évanouit. Et qu’on ne vienne pas parler de progrès quand il s’agit surtout d’un pari marketing.
Une mue ou une trahison ?
Le président parle de « continuité », de « confiance », d’« objectifs communs »… Pourtant, ce qui ressort, c’est surtout une logique de rupture. Derrière l’enrobage corporate, c’est bien une fracture culturelle qui s’ouvre. Le prochain logo de l’OM ne sera pas qu’un dessin : il symbolisera un choix. Et ce choix, il n’est pas certain que tous les Marseillais le valident.